Discours prononcé à l’occasion de la Fête de l’Europe
J’ai souvent parlé d’Europe aux jeunes.
L’histoire d’Europe, princesse phénicienne enlevée sur un taureau blanc, Zeus – et véhiculée d’Orient en Occident, disputée en rêve par deux continents dont l’Asie et un autre au nom inconnu encore – m’a toujours plu.
Cette princesse est celle qui – étymologiquement – a de grands yeux ou « voit loin. Nous sommes nous, Européens, ceux qui doivent voir loin. À nous de nous interroger en permanence, à travers nos institutions, sur le monde globalisé que nous voulons construire, le rôle que nous voulons jouer sur l’échiquier mondial, la communauté de citoyens que nous voulons construire.
Face aux défis de l’époque – l’exigence impérative de régulation des réseaux sociaux, de l’intelligence artificielle, les nécessaires réponses au changement climatique et la garantie d’un approvisionnement alimentaire de qualité, la lutte contre l’individualisme, les conflits, ou encore la désinformation, nourrie par des ingérences étrangères – l’Europe est le bon échelon pour porter nos voix, car tous ces sujets ne pourront être bien pris en charge que si la communauté internationale s’en empare.
En choisissant l’Europe, nous faisons le choix de la solidarité, du lien. Parce que l’union fait la force. Tout simplement.
Pour se convaincre d’aller voter, regardons ensemble le chemin parcouru. Je me souviens qu’enfant, à la sortie du tunnel de Turin, après avoir enfin passé la douane, difficilement, nous attendait une horde de gamins qui mendiaient. Le contraste était si fort entre pays européens. Un voyage scolaire nécessitait qu’on passe bien en avance à la Banque de France pour retirer de précieux billets.
Aujourd’hui aller en Italie, en Espagne, c’est aller chez des familiers. Ils ont la même monnaie que nous ; nous ressemblent. Ils sont pour ainsi dire de la même famille. Ils connaissent comme nous la PAC, Erasmus, l’euro et de mieux en mieux les aides et leurs sigles FSE, FEADER, qui servent nos territoires…
Je suis issue, je le dis souvent, comme tant parmi nous, d’une branche familiale déplacée sur le continent, au-delà des frontières, par l’avance mortifère d’armées nourries au nationalisme du XXème siècle…
J’ai de par cette histoire la conscience aiguë de la paix à préserver, une paix qui s’est imposée sur un continent ravagé par les guerres ; une paix à nouveau foulée aux pieds aux abords de l’Europe, par l’inconscience d’un dirigeant oublieux de l’histoire.
Nous défendre ensemble, comme nous l’avons fait face à la menace pandémique, est une force. Plus que cela : une évidence.
Aussi, le 9 juin, allons voter. Pour poursuivre un chemin où l’on avance ensemble, dans un monde où les déstabilisations géopolitiques qu’on a pu croire à un moment derrière nous, sont bien là.
Les élections c’est le 9 juin et il n’y a qu’un tour.