Discours d’anniversaire des 70 ans de la Déclaration Schuman
12 juillet 2021
Que de chemin parcouru par l’Europe depuis 70 ans, depuis ce jour du 9 mai 1950 où Robert Schuman, ministre des Affaires étrangères, en appela à la mise en commun des productions de charbon et d’acier de la France et de l’Allemagne, au sein d’une organisation ouverte aux autres pays d’Europe, pour y assurer une paix durable.
Si chaque kilomètre de la randonnée du jour symbolise chaque année de vie de l’Europe, il y aura eu quelques pas plus difficiles que les autres. Et le périple relève bien plus du double marathon que d’un simple parcours de santé.
Robert Schuman l’avait bien annoncé :
« L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait. »
Parmi les réalisations concrètes, on rappellera quelques franchissements d’obstacles mémorables : union douanière en 1968 ; suppression progressive des frontières et libre circulation des personnes grâce aux accords de Schengen, en vigueur en 1995 ; zone euro en 1999. L’Europe c’est aussi au quotidien du concret : PAC, Erasmus, FEADER, mots passés dans le langage commun.
Quelques obstacles ont dû aussi être contournés dans la douleur, telle la ratification du projet de Constitution européenne- le traité de Lisbonne- passée au final par voie parlementaire.
On peut dire de la solidarité qu’elle va se matérialiser au fil du temps par l’arrivée de nouveaux partenaires : de 6 en 1951, on passe à 9 en 1973 avec l’accueil du Danemark, du Royaume-Uni et de l’Irlande. 10 en 1981 avec la Grèce puis 12 en 1986 avec l’Espagne et le Portugal. 15 en 1995 avec l’Autriche, la Finlande et la Suède. 25 en 2003 avec le traité d’Athènes et enfin 27 en 2007 avec la Roumanie et la Bulgarie. Personne n’oubliera le Brexit récent, qui rappelle que les avancées européennes ne se font pas sans quelques douloureux retours en arrière…
Bien évidemment le parcours se poursuit pour l’Europe avec des défis nombreux : frontières de l’élargissement, organisation d’une défense commune, consolidation de la politique monétaire, politiques d’immigration. Si, les ambitions économiques des pères fondateurs ont été en partie concrétisées, l’Europe politique reste largement à construire.
Nous sommes tous là, incités à nous pencher, à travers cette randonnée- nous pouvons en remercier les organisateurs- sur ce parcours dont nous sommes les acteurs du présent, dans les pas de nos prédécesseurs…
Le chemin se poursuit ! N’en oublions pas le but…
Robert Schuman évoquait le « relèvement du niveau de vie », « le développement des œuvres de paix » ainsi que « le développement du continent africain ». Je crois que ces objectifs restent d’une vive actualité.
